Autographe Georges Charpak
Un an après Pierre-Gilles de Gennes, cet homme talentueux a obtenu le prix Nobel de physique en 1992 pour l'invention et le développement des particules élémentaires.
Né en Pologne en 1924, ancien élève des Mines de Paris, docteur ès sciences, il est entré au CNRS comme chercheur avant de rejoindre le laboratoire européen de recherche nucléaire.
Actif dans la résistance et déporté au camp de concentration de Dachau, officier de la légon d'honneur en 1997, il a su vulgariser l'enseignement des sciences grâce à son programme La main à la pâte.
Son graphisme accéléré et prolongé s'empare de la page à la manière d'un conquérant. Il est l'expression d'un dynamisme intellectuel, d'une capacité à passer rapidement de l'idée à la réalisation et d'un amour-propre exigeant. Les grands prolongements veinnent constituer un ancrage positif face à une zone médiane inégale. Ils illustrent le titre de son principal ouvrage paru en 1993 aux éditions Odile Jacob: La vie à fil tendu.
Georges Charpak possède un tempérment actif, une logique souple et des méthodes diversifiées. Il est attiré par des objectifs élevés et sa façon de voir la vie n'est pas figée car son raisonnement est habile et il sait prospecter des voies nouvelles. Son affirmation est teintée d'une susceptilibilté qui le pousse à se dépasser. Son écriture parle en faveur d'une agilité d'esprit, d'une spontanéité, d'une intuition et d'une habileté dans la discussion. Il fait preuve de dynamisme, d'audace, d'esprit d'entreprise et d'autonomie. Il entraîne à sa suite avec facilité et il sait trouver des variantes dans ses contacts et ses échanges car il est en perpétuel mouvement : l'idée renouvelle en effet son action et l'action conforte son inspiration...
L'écriture reflète une émotivité qui se libère dans les réactions vives et un appel à la considération qui n'est jamais parfaitement comblé en dépit d'une reconnaissance mondiale.
Elle traduit aussi la vivacité d'adaption intellectuelle, active et relationnelle d'un chercheur qui garde foi dans le progrès.
A son arrivée en France "il était un pâle élève, ordinaire, étranger..." dit-il et il avait beaucoup de choses à prouver :"j'étais en compétition avec d'autres jeunes gens, il y avait des problèmes magnifiques qui se posaient...avec un peu d'astuce, il y avait la possibilité de faire des choses variées..."