vendredi 24 janvier 2014

Autographe Georges Charpak

Un an après Pierre-Gilles de Gennes, cet homme talentueux a obtenu le prix Nobel de physique en 1992 pour l'invention et le développement des particules élémentaires. 
Né en Pologne en 1924, ancien élève des Mines de Paris, docteur ès sciences, il est entré au CNRS comme chercheur avant de rejoindre le laboratoire européen de recherche nucléaire. 
Actif dans la résistance et déporté au camp de concentration de Dachau, officier de la légon d'honneur en 1997, il a su vulgariser l'enseignement des sciences grâce à son programme La main à la pâte.

Son graphisme accéléré et prolongé s'empare de la page à la manière d'un conquérant. Il est l'expression d'un dynamisme intellectuel, d'une capacité à passer rapidement de l'idée à la réalisation et d'un amour-propre exigeant. Les grands prolongements veinnent constituer un ancrage positif face à une zone médiane inégale. Ils illustrent le titre de son principal ouvrage paru en 1993 aux éditions Odile Jacob: La vie à fil tendu.

Georges Charpak possède un tempérment actif, une logique souple et des méthodes diversifiées. Il est attiré par des objectifs élevés et sa façon de voir la vie n'est pas figée car son raisonnement est habile et il sait prospecter des voies nouvelles. Son affirmation est teintée d'une susceptilibilté qui le pousse à se dépasser. Son écriture parle en faveur d'une agilité d'esprit, d'une spontanéité, d'une intuition et d'une habileté dans la discussion. Il fait preuve de dynamisme, d'audace, d'esprit d'entreprise et d'autonomie. Il entraîne à sa suite avec facilité et il sait trouver des variantes dans ses contacts et ses échanges car il est en perpétuel mouvement : l'idée renouvelle en effet son action et l'action conforte son inspiration...

L'écriture reflète une émotivité qui se libère dans les réactions vives et un appel à la considération qui n'est jamais parfaitement comblé en dépit d'une reconnaissance mondiale. 

Elle traduit aussi la vivacité d'adaption intellectuelle, active et relationnelle d'un chercheur qui garde foi dans le progrès.

A son arrivée en France "il était un pâle élève, ordinaire, étranger..." dit-il et il avait beaucoup de choses à prouver :"j'étais en compétition avec d'autres jeunes gens, il y avait des problèmes magnifiques qui se posaient...avec un peu d'astuce, il y avait la possibilité de faire des choses variées..."


mardi 14 janvier 2014


  1. Autographe Pierre-Gilles de Gennes


Mobile et animé par de nombreuses inégalités et une liaison vivement agencée, le graphisme de Pierre-Gilles de Gennes traduit le rythme de pensée rapide du chercheur et son intuition. Elle est le fait d'une pensée  mobile, d'une réflexion prospective, d'une intelligence vive et ouverte, enrichie par une sensibilité qualitative. Pierre-Gilles savait prendre du recul avec une certaine liberté d'invention. 

Se comparant à Don Quichotte il remarquait qu'il se battait contre plusieurs moulins à la fois (la fusion nucléaire, le synchrotron...) et son esprit agile était prêt à rebondir dans l'instant sur une idée nouvelle. Il était centré sur l'essentiel avec humilité et pudeur et capable de remise en question.

"Le vrai point d'honneur disait-il n'est pas d'être toujours dans le vrai. Il est d'oser proposer des idées neuves et ensuite de les vérifier"

Sa sensibilité aiguisée le tenait cependant sur la brèche. Il remarquait lui-même que sa première année de recherche expérimentale s'était accompagnée d'une "grande anxiété". 
Cette sensibilité fine lui autorisait cependant une diversité d'approche dans les contacts, une capacité à animer la discussion et à tirer son épingle du jeu de manière discrète et réactive.

"Je dirai que je suis quelqu'un qui a toujours pagayé pour sortir du courant de mon époque" résumait-t-il modestement.

Normalien et agrégé de physique, il avait obtenu le prix Nobel de physique en 1991 pour ses travaux sur la matière molle, secteur dont il est le fondateur.

Ce que l'on connaît moins de lui ce sont ses talents d'artiste car il a obtenu le prix de la ville de Paris pour ses sanguines.

Ce chercheur curieux et en éveil qui n'aspirait pas à sa propre gloire nous a quitté en 2007. 
Voici en guise de conclusion, une citation qu'il aimait à mettre en exergue :

Amusons-nous sur la terre et sur l'onde
Malheureux qui se fait un nom
Richesses, honneurs faux éclats de ce monde
Tout n'est que bulles de savon